Promenades en 2011

à Saint-Quentin-les-Chardonnets


La Championnière

Son nom conserve la mémoire de la famille Champion, dont une branche fut anoblie. En 1523, Jean Guilloches, élu à Mortain, reconnut ainsi à Saint-Quentin-les-Chardonnets la noblesse de François et Martin Champion, frères, fils de Philippe Champion, sieur de Maltot, et de Jeanne Patrice. Le 13 mars 1657 devant les tabellions de Vire, Henry Champion, écuyer, sieur de la Championnière, vendit la terre et métairie de la Championnière à Jacques Le Marié, écuyer, conseiller du roi, trésorier au bureau de ses finances à Caen.

Julien Durand, fils de Jean Durand et Julienne Peschard, épousa Jeanne Lelièvre, fille de Louis Lelièvre et Jacqueline Leballeur, par contrat de mariage du 16 janvier 1642 au tabellionage de Tinchebray (Archives départementales de l'Orne, 4E80-18).

Le 21 juillet 1664 au tabellionage de Tinchebray, il acheta avec son frère Denis Durand, prêtre, de Messire Jacques Le Marié, écuyer, conseiller du roi, trésorier au bureau de ses finances à Caen, la terre et métairie de la Championnière sise à Saint-Quentin-les-Chardonnets, pour la somme très importante de 5300 livres tournois en prix principal et 200 livres tournois pour vin (Archives départementales de l'Orne, 4E80-71, folio 86).

Leur fils Gabriel Durand (vers 1645-1710), marchand, est qualifié de sieur de la Championnière. Il a épousé Anne Caillon en 1685 à Saint-Quentin-les-Chardonnets, dont il eut Julien Durand, sieur de la Championnière. De son mariage avec Jeanne Lelièvre en 1727, celui-ci eut Michel Durand, sieur de la Championnière, époux en 1765 d'Anne Elisabeth Lelouvetel et qui en eut 2 filles. L'une d'elles, Jeanne Elisabeth Durand, épousa Julien Lepetit, marchand, dont elle eut Marie Charlotte Lepetit, épouse en 1831 de Prosper Garnier, né en 1798 à Caligny et dont la descendance allait posséder la Championnière pour les deux siècles à venir. Ce sont notamment les arrière-arrière-grands-parents de Jean Garnier, né en 1932 à Truttemer-le-Grand.

L'antique manoir des Champion est encore existant mais fait désormais office de bâtiment agricole. Cette ferme est louée. Le bâtiment a été agrandi en plusieurs fois. On remarque sur la partie la plus ancienne une très belle porte au pourtour composé de pierres de granit et dont la voûte est en arc de cercle. A l'intérieur, une cheminée massive capte tout de suite l'attention du visiteur. Elle est soutenue par un étai de bois sans lequel toute la cheminée s'effondrerait probablement à la première tempête. Le linteau est composé de trois grandes pierres de façade, qui reposent sur des pierres d'angle. La base du manteau, le linteau, les corbeaux et les jambages sont en granit. Le corbeau droit est plus finement sculpté que le corbeau gauche. Les jambages présentent chacun deux motifs sculptés, sous le corbeau et au niveau du sol. Une niche faisant office de placard est située à droite de la cheminée. Son pourtour est composé de pierres de granit. A gauche, on remarque également une pierre de granit située à hauteur de tête d'homme, qui relie le linteau au mur et sur laquelle aurait pu se trouver une statuette.

Des pièces de granit de cette cheminée dépassent derrière le mur, comme c'est souvent le cas dans les vieilles maisons du Bocage. Un petit appentis est là et sert à entreposer du matériel agricole. Il faut croire que cette partie était bâtie autrefois, car on remarque au niveau de ce qui aurait été l'étage des éléments de cheminée: deux corbeaux, reposant sur de belles pierres de granit. De chaque côté, la pierre sous le corbeau présente une tête en relief. Enfin, on distingue un placard au pourtour de granit à gauche de la cheminée.

Une maison de maître dans le style du XIXe siècle est située auprès, et n'est plus habitée. Bâtie avec régularité, la façade sud présente dix fenêtres identiques, cinq au rez-de-chaussée et autant à l'étage. On remarque de l'extérieur trois cheminées. A l'arrière, côté nord, un tour de pressoir en granit gît, abandonné.

Le chemin des diligences

La route de Vire à Tinchebray était rectiligne au XIXe siècle. On l'appelait le chemin des diligences et ce nom est resté sur les tronçons sauvegardés lors du remembrement. Etant en ligne droite, cette route suivait le relief prononcé sur Saint-Quentin. La succession de côtes et de descentes la rendait impraticable en hiver. Un nouveau tracé l'a donc remplacé, avec une route en lacets qui est devenue inconfortable à utiliser avec l'essor de l'automobile. La route actuelle D924 n'a donc fait que reprendre en partie l'ancien tracé, rendu plus aisé à emprunter grâce à des remblais. Au lieudit la Morousière, une portion du chemin des diligences existe encore sur une longueur de 600 mètres, au nord de l'actuelle route de Vire à Tinchebray. Le chemin est très large, et des diligences pouvaient s'y croiser aisément.

La Foucaudière

La croix actuelle est une croix de cimetière qui a servi autrefois de sépulture. Un prêtre l'a mise là pour remplacer une croix de bois plus ancienne, tombée par l'usure vers 1965. Le socle de granit ne présente pas d'inscription. Tout près, une maison présente une Vierge dans une niche au pourtour de brique. On devine encore difficilement l'année 1889 peinte derrière la Vierge. La niche est surmontée d'une croix composée de quatre briques, englobées dans le mur. L'ancienne croix se trouvait devant le pignon de cette maison.

A l'arrière de cette maison, une cheminée présente des pierres intéressantes. Le linteau de granit a été déplacé pour servir de seuil à une maison du même village, située à une centaine de mètres à l'ouest. Sur ce linteau posé à terre on remarque un simple écu sans autre signe distinctif. L'arrière de la maison présente donc désormais une cheminée sans linteau. Les corbeaux de granit reposent sur des supports sculptés présentant chacun une tête, l'une d'homme l'autre de femme. Lors des veillées d'autrefois, l'on dit que les hommes se mettaient devant l'âtre du côté de la tête d'homme, tandis que les femmes faisaient de même près de la tête de femme.

Le Clos de Jeanne

On y remarque ce qui s'apparente à trois minuscules moulins. Le nom viendrait d'une famille Jean, qui a donné avec le temps le nom de Jeanne.

Le Moulin de haut

L'ancien moulin et sa maison d'habitation sont toujours là, mais ne sont plus habités.

Le Moulin de bas

Comme le Moulin de haut situé plus en amont, ce moulin était situé près du ruisseau de Vautigé, qui se jette dans le Noireau juste avant le bourg de Montsecret. Il était alimenté par un bief dérivé de ce ruisseau. Des ruines informes se devinent sous la végétation qui a repris ses droits depuis longtemps. Beaucoup de pierres ont été récupérées par les habitants de la commune. M. Cailly a découvert dans les gravats des restes de nacre sur lesquels ont distingue nettement des trous circulaires qui ont servi à fabriquer des boutons, chaque bouton étant lui-même percé de deux petits trous.

Une grande pierre plate fait office de pont sur le ruisseau de Vautigé.

Le Petit Croquet

L'entrée d'un petit souterrain est située dans une ferme, au sud de la route de Tinchebray à Vire, entre la route départementale et les bâtiments. Des dalles en obstruent l'entrée. Une pente de terre permet d'y accéder sans échelle. Ce souterrain qui date sans doute du XIXe siècle a probablement servi à extraire de la pierre, ou à amener de l'eau à la ferme en contrebas. En hiver, il contient un peu d'eau auprès de l'entrée, sur une courte distance. Son tracé est courbe et se dirige vers le nord-est. Il passe donc sous la route départementale. Le souterrain est assez bas de plafond et nécessite d'avancer légèrement courbé. Il ne dépasse guère le mètre de hauteur sur une longueur d'environ dix mètres, où le passage est difficile et nécessite quasiment de ramper en raison de la présence de pierres éparses. Une petite galerie part sur le côté gauche et permet d'accéder à une pièce plus grande qui semble sans issue. Seul un enfant peut l'emprunter. Il est probable qu'un puits se trouvait à l'extrémité de ce souterrain pour faire remonter la pierre extraite. Un mur de pierre y a été édifié. Face à lui, une très courte galerie part sur la gauche. Au total, le souterrain mesure environ 150 mètres de long.

La Préhistoire

Des haches préhistoriques et des pointes de flèches auraient été découvertes dans le champ de M. Cailly qui environne le cimetière, à l'est du bourg. Ceci semble plausible car nous sommes là à moins de 500 mètres de l'antique chemin d'Ambrières qui traversait la commune du sud au nord.

Le souterrain du bourg

Héritière d'une importante fortune, la famille Duval a fait édifier une très belle demeure dans le bourg de Saint-Quentin-les-Chardonnets en 1880. Pour obtenir des pierres et l'approvisionner en eau, une galerie souterraine a été creusée à même la roche. Son entrée, protégée par un bloc et une dalle de béton, se trouve de l'autre côté du bourg. Une échelle est nécessaire pour descendre les 4 mètres qui séparent le niveau du sol de celui du souterrain. Le puits d'entrée est maçonné et sa superficie en surface représente un carré d'environ un mètre de côté. Au bas de ce puits d'entrée, un étroit déversoir permet d'amener l'eau jusqu'à la maison Duval.

Le souterrain est relativement spacieux et l'on y circule quasiment debout jusqu'à son extrémité. Sur quelques mètres, le début du tunnel est maçonné et son plafond en demi-cercle. Tout le long, le souterrain reste néanmoins étroit. Les parois sont parfois étonnament lisses, et l'on devine les couches qui semblent se détacher pour donner des pierres que l'on retrouve dans les murs des maisons de cette époque. Deux puits permettaient de faire remonter les pierres extraites en surface. Ils ont été comblés et les remblais reposent sur d'épaisses pierres, dont certaines sont en granit. Au niveau du premier puits rencontré, l'on peut lire l'inscription E DUVAL à l'envers sur une pierre. Au fond du souterrain, on découvre une eau pure dans un puits peu profond. La base en est maçonnée, et le dessus est composé de pierres sèches, simplement posées les unes sur les autres sans ciment. Elles servent de support à de solides dalles qui soutiennent les remblais au-dessus. Le cheminement dans le souterrain ne permet guère de se rendre compte de ce que les photographies montrent par la suite, à savoir des couleurs parfois féériques de la roche.

Une vieille maison dans le bourg

Passer dans la rue principale de la commune ne suffit pas pour se rendre compte des beautés cachées dans les arrière-cours. Derrière la rangée principale des maisons du côté sud, l'on découvre avec étonnement une façade digne du XVIe ou XVIIe siècle, avec une belle porte courbe aux contours de granit, une petite fenêtre entourée de pierres de granit sculptées dont l'une présente une accolade au-dessus. La sablière, probablement plus récente, présente l'inscription M 1744 gravée dans le bois.

La Souffrandière

Un souterrain y existait, très légèrement au sud du chemin qui fait face à celui de la Championnière. Il n'était pas creusé dans de la roche, seulement dans de la terre, et était en partie éboulé quand M. Claude Cailly le reboucha définitivement.

La Sorlière

Ce lieudit aujourd'hui situé sur Tinchebray était autrefois sur Saint-Quentin-les-Chardonnets. Un petit cimetière protestant s'y trouvait, dont il ne reste plus rien.

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