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NORON,
MON VILLAGE Commune
de Bernières-le-Patry (Calvados) Les
Cailly, Frêné, Godouet, Guillouet, Lemarchand, Maucorps D’après
le Dictionnaire étymologique des noms de communes de
Normandie, de René Lepelley, le mot Noron vient sans doute
du nom de personne germanique Northerus, suivi du suffixe
latin de propriété -o/-onis. Il signifierait donc "la
propriété de Northerus". Selon d’autres, ce terme évoquerait
un endroit humide. La présence des Frêné à
Bernières-le-Patry est très ancienne, en témoigne le proche
village de la Frênée (ou Fresnée, Fresnaye). Dans les textes
d’autrefois, ce nom est orthographié Fresné, quelque fois
Fresney. Néolithique Vers la fin des années 1960, un
polissoir a été découvert au lieudit Goupillet, tout près de
Noron, sur la ferme des Leprince. Cet instrument, en
pierre jaune très dure, probablement originaire de Bretagne,
servait à abraser la surface rugueuse d’un outil. Il est
parallélépipédique et présente un sillon au milieu d'une de
ses surfaces. Vers le début des années 1980, en
labourant un champ au Grésillon, le Clos Neuf,
qui touche le Câtellier, mon père Gaëtan Hamel a
exhumé un fragment de hache polie de la même époque. Elle a
été taillée dans une roche noire et dure, de la diorite
probablement, et serait elle aussi originaire de Bretagne.
Ce fragment pèse environ 410 grammes et son volume est de
130 cm³. Sa densité est donc proche de 3. Par la même
occasion, mon père a découvert un fragment de poterie qui
daterait des environs du XIVe siècle. J’ai également découvert une
dizaine de silex taillés dans les champs de Noron,
au cours des années 1980 et 1990, notamment dans le Câtellier et le Champ des Vaux. Ainsi, les témoignages connus
datant du néolithique retrouvés sur la commune de
Bernières-le-Patry l'ont été dans de proches hameaux,
Goupillet, Noron et le Grésillon. Sans doute
n'est-ce pas là une simple coïncidence, et il n'est guère
douteux qu’en ces lieux le sol renferme encore bien des
secrets... Epoque gallo-romaine
Aucun vestige de cette époque
semble n’avoir été retrouvé dans le sol de Bernières.
Cependant, les anciens documents nous livrent quelques
indices intéressants, montrant que la commune de
Bernières-le-Patry a peut-être connu la présence romaine,
voilà environ 2000 ans. Depuis des siècles, il existe ainsi
à Noron plusieurs pièces de terre dénommées le
Castellier ou
Câtellier. C'est un nom encore employé localement de
nos jours. Tout près, au carrefour du Grésillon, on peut
voir un petit pré, jouxtant un chemin d'exploitation et la
route de Goupillet à la gare de Viessoix, autrefois dénommé
la Chaussée de Frébout. Les textes citent
ainsi le fieffement de Froutboul le 25 octobre 1576,
la Chaussée de Frébout le 7 juillet 1641 et
le 1er germinal XIII, et la Chaussée dans
le cadastre de 1826. Pour analyser ces termes, Câtellier
et Chaussée, nous allons reprendre la description
par l’abbé Dumaine des restes d’un camp romain à
Saint-Pierre-d'Entremont, à 10 km de Bernières (Tinchebray
et sa région au Bocage normand, tome I, p. 6 à 8): "Enfin, ce qui nous confirme
l'existence de ce camp retranché, c’est le nom conservé par
les deux pièces qui donnent accès sur le champ de bataille
et l'ancien rempart. Elles s’appellent les Câtillons,
ce qui évidemment n'a d'autre sens que celui du mot Castellum,
et signifie précisément ce que nous venons de décrire, un
camp, ou lieu de défense. Dans le pays, on dit le Champ des
Cotillons; mais ce mot ainsi construit n’a
évidemment aucune signification locale ni historique, et ce
ne peut être qu’une altération du mot Castillons,
Câtillons, venant lui-même du mot latin Castellum, d'où on a encore formé cet autre
nom le Châtellier, qui indique également un
camp, ou lieu fort. Ce qui achève de nous convaincre de
l'importance stratégique de ce camp, ce sont les médailles
antiques qui ont été recueillies aux alentours, et l'antique
chemin qui y donne accès. Ce chemin entre sur la paroisse de
Moncy, au carrefour des Trois-Croix, formé par le croisement
de ce chemin avec une ancienne voie, appelée autrefois le
Chemin de César, et qui disparaît au-dessus de ce bourg.
Après les Trois-Croix et le village de la Londe, le chemin,
inclinant légèrement à gauche, débouche dans la route de
Condé à Tinchebray, au lieu-dit le pont d’Hienne. Jusque-là
d’ailleurs c'est bien cette rectitude de tracé, qui
caractérise les voies antiques. A ce point, il disparaît,
mais il est à croire qu’il traversait à gué le Noireau au
pied du mont de la Rochette, là précisément où se trouve le
retranchement des Câtillons. Il reparaît à
peu de distance, près du village de la Moissandière, d’où il
se dirige sur Fresnes, en passant près des villages de la
Grullière, la Rosée et la Motte-Bigot. Dans ce trajet, il
avait au Moyen-âge le nom de Chemin-Chaussye,
ainsi qu’on le voit dans un aveu rendu en 1497. Au village de la Brigaudière, il
traverse la route de Flers à Tinchebray et passe par le
hameau des Bruyères. C'est au-dessus de la Brigaudière que
commence l’encaissement de chaussée, auquel ce chemin doit
son nom […]. Sur Chanu et Saint-Cornier, comme à Fresnes et
Saint-Pierre-d’Entremont, il s’appelle Chemin
Chaussé. C’est donc bien l’antique voie romaine,
formée de moellons et de blocs de granit, dont quelques uns
ont près d'un mètre de largeur. Si l’on en croit encore la
tradition, une autre voie romaine donnait aussi
communication du petit camp de Montchauvet sur Mortain par
Tinchebray". Coïncidence, Bernières-le-Patry est
situé sur la ligne de Montchauvet à Tinchebray! Cependant,
le village de Noron est excentré de 2 kilomètres à l'ouest
de cette ligne. Ainsi, il est très probable qu’un
camp fortifié ait été autrefois bâti au village de Noron,
sur des terres surélevées voisines du hameau de Goupillet.
Il est tout aussi probable que la route de Goupillet à
Anfernel ait été autrefois une ancienne voie de
communication, permettant l’accès au camp. Il est possible
que tout cela remonte à l'époque romaine, mais seules des
découvertes archéologiques permettront à l’avenir d’étayer
cette hypothèse. 1316 En 1275, Robert de la Rochelle,
chevalier, donna toutes les dîmes de l’église Saint-Martin
de Rully aux religieux de l’abbaye de Belle-Etoile, qui
s’engageaient à célébrer chaque semaine une messe pour l'âme
de ses parents, et à faire mémoire de lui et de sa femme,
ainsi qu'à la messe de la Sainte Vierge, célébrée tous les
jours au couvent. Robert de la Rochelle confirma sa donation
en 1300. Après sa mort, ses héritiers, Robert Gervais et
Guillaume Avenel, chevaliers, en firent autant en 1316. Les
religieux de Belle-Etoile leur cédèrent alors une rente de
40 sous que le dit de la Rochelle leur avait donnée pour son
obit, assise sur le moulin de Nore, et une
autre rente de 15 sous que l’aïeule des dits chevaliers
avait donnée sur le même moulin. 1563-1578 La Masure Pageot dépendait de la
sieurie de la Rochelle. De contenance 40 acres, elle devait
à la Saint-Michel 24 sols, et à Noël 16 sols, 4 chapons, 3
poules et 8 boisseaux d’avoine mesure de Tinchebray. Le 25
octobre 1576 a eu lieu une déclaration de Raoul Martin,
gardien de justice des enfants mineurs de feu François
Maucorps, des biens leur appartenant en la sieurie de la
Rochelle, c’est-à-dire aux masures Pageot, Roussel, du Petit
Noron et au fieffement de Froutboul, à Adrien du
Parc, baron d’Azé, châtelain hérédital d’Ingrandes, seigneur
de Bernières, la Rochelle, Viessoix (Vieuxsoitz),
et Beaumanoir en Chênedollé (Cahaindollé). Le Petit Noron était
l’autre nom du village du Hamel Collet. L’aîné en 1576 était
Jean Guillouet. Jean Lemarchand, Michel Houel et honnête
homme Jean Fresné y avaient des biens. Le 26 avril 1578, devant les
tabellions de Vire, Jean, Guillaume et Charles Fresné,
tous trois fils et héritiers de feu Jean Fresné, de
Bernières-le-Patry, vendent au prix de 35 écus, en présence
de Robert Chauvin et Thomas Mariette, prêtres, et de Jacques
Fauldet, à Richard Jouenne l’aîné et Guillaume Chauvin, du
Grand Truttemer, respectivement 1/4 et 3/4 de la somme de
105 sols tournois de rente foncière qu’ils avaient le droit
de prendre tous les ans sur les biens de Pierre et Pierre
Chauvin, frères, de Truttemer. Il n’était pas rare en effet
à cette époque que deux frères portent le même prénom. Cette
rente avait pour origine trois contrats, datés de 1480, 1491
et 1563, ce dernier étant le transport de cette rente d’une
plus grande rente par Jean Chauvin, prêtre, à Michel Fresné,
père du dit feu Jean et aïeul des dits trois frères.
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1598 A la mort de René du Parc, seigneur
de Bernières-le-Patry, ses 4 tantes, Marguerite, Jacqueline,
Isabeau et Bertrande, héritèrent de ses biens. Le partage
des lots eut lieu le 31 août 1598 devant le sieur de
Beaupré, lieutenant du bailli de Mortain. Marguerite
du Parc, dame d’Ingrandes, obtint ainsi la seigneurie de
Bernières-le-Patry. Elle la vendit le 23 décembre de la même
année 1598 à Robert Le Marié, sieur de la Garanterie, pour
10.000 livres tournois, en présence notamment de Julien
Boyvin, sieur de Noron, substitut du procureur du
roi à Tinchebray, mais en 1600, elle aliéna cette terre en
faveur de Jean de la Roque. Sa sœur Jacqueline du Parc, dame
de Coqueville, obtint quant à elle la sieurie de la
Rochelle, la ferme de la Roque et la moitié des moulins à
blé de Noron. 1607 La maison où vivait Léon Seguin
comportait une pierre de granit extérieure (80*40*20 cm) sur
laquelle était inscrite une inscription rappelant le
souvenir d’un certain Jean Guillouet: I GUILLOUET 1607
1633-1636 Par contrat du 24 avril 1633,
Philippe Fresné, fils de Jean Fresné et de
Marguerite Crouen, de Bernières, épousa Jacqueline Blaise,
fille de feu Jacques Blaise et de Catherine Postel, de
Clairefougère. Leur fils David Fresné épousa Renée
Halley, fille de Jean Halley et de Christine Collet, avant
juin 1669. Il mourut avant 1679.
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De nombreuses masures dépendaient
de la sieurie de la Rochelle. Ainsi, la masure Rainbert, de
contenance 40 acres, était sise au village de Noron.
L’aîné en 1636 était Jean Maucorps
l’aîné, fils de feu Jean Maucorps
l’aîné. Les puînés étaient alors Charles
Boyvin, sieur de Noron, Marguerin Fresné,
Philippe Fresné, Nicolas Cailly, Robert Le Marchand
fils Michel, Michel Le Marchand l’aîné, Michel Le Marchand
le jeune fils feu Jean, Jean Blanchard, Guillaume et Michel
Guillouet, et leurs fils, Jean Maucorps le jeune fils feu
Jean le jeune, André et Jean Pitot, frères, héritiers de feu
Quentin Maucorps, prêtre, Robert Godouet, Michel Le
Marchand, prêtre, Bertrand Lebarbey, Julien Godouet, Michel
Lair, Michel Queruel, représentant son gendre Jean Prunier,
François Tafflé, prêtre, Bertrand et Damien Guillouet, à
cause de leurs femmes, Thomas Cochet, les héritiers de feu
Laurent Le Marchand, Julien Queruel, Jean Le Marchand fils
Jean, Jacques Lefourmentier, tabellion, Perrine Maucorps,
veuve de Bertrand Lebarbey et mère de Quentin Lebarbey,
Jeanne Heude, veuve de Jean Maucorps, Françoise Hardy, veuve
de Jean Taffley, et Charles Maucorps. Le 12 novembre 1636, ces puînés
rendirent aveu de leurs biens en la masure Rainbert au
seigneur de la Rochelle, dont Marguerin et Philippe Fresné: "Marguerin Fresné en tient
comme puîné: -
2 portions de terre labourables
nommées le Clos Sirot, sur l’une desquelles est assise une
maison manable, servant à salle, grange et étable, avec
une partie plantée en jardin et le reste en terre
labourable, contenant au total environ 6 vergées de terre.
Le tout joint d’une heure au chemin de l’église de
Bernières, d’autre heure au bieu du moulin de Noron,
d’un bout à Philippe Fresné et Collas Cailly à
cause de sa femme, d’autre bout à Robert Lemarchand et
Jean Blanchard. -
2 autres portions de terre
labourable entretenants l’un et l’autre, l’un nommé le
Grand Clot et l’autre la Pépinière, contenant ensemble 7
vergées un quarteron de terre environ. Le tout joint d’une
heure le dit puîné, Robert et Michel Lemarchand, d’autre
heure le dit Michel Lemarchand fils Jean, au chemin de
l’église de Bernières, d’un bout le dit Cailly et d’autre
bout le dit Robert Lemarchand, Michel et Jean Lemarchand.
-
Une portion de terre en pré
contenant 7 vergées de terre environ qui jouxte d’un heur
au dit puîné, d’autre heur au bieu du moulin de Noron,
d’un bout à Charles Boivin, sieur de Noron, et à
la Commune, et d’autre bout au dit Cailly. -
Une autre pièce de terre
labourable nommée le Champ des Landes, contenant 10
vergées de terre environ, qui jouxte d’un heur et d’un
bout à Jacques
Collet, Pierre Houel à cause de sa femme et les hoirs de
Jean Collet l’aîné, d’autre heure le dit puîné et d’autre
bout au dit sieur de Noron. Philippe Fresné tient comme
puîné une pièce de terre tant en plant, pré, que terre
labourable, nommée le Clot du Moullin, sur laquelle ses
maisons sont assises, l’une servant à demeure et l’autre à
grange, contenant le tout 2 acres de terre environ, qui
jouxte d’un côté le chemin du moulin, d’autre côté Marguerin
Fresné et Collas Cailly, d’un bout le dit chemin et
d’autre bout le dit puîné. Signés Fresné avec paraphe et la
marque de Philippe Fresné". On remarque qu’à cette époque les
familles Frêné et Cailly étaient solidement implantées à
Noron, ainsi que la famille Guillouet, originaire du proche
village de la Guilloutière (autrefois Guillouetière), situé
à Truttemer-le-Grand. 1640 Le 17 jour de juin 1640 devant les
dits tabellions de Tinchebray, avant midi au village de la
Hou... (Houellerie ?) en la paroisse de Bernières, Fut présent Pierre Bonnesœur fils
Laurent, de la paroisse de Bernières, lequel tant pour lui
que ses hoirs (= héritiers) reconnaît avoir
vendu, quitté, cédé et délaissé afin d’héritage à Bertrand
et Damien Guillouet, frères de la dite paroisse, à savoir
deux portions de terre contenant deux verges ou viron, le
tout suivant l’acquêt fait par le dit Bonnesœur de défunt
Gilles Houel fils Martin, à prendre en une pièce de terre
nommée le Drouril, en l’heur vers soleil couchant. La
première butte d’un bout le chemin de Vire, d’autre bout
Marguerin Fresné, d’un côté les héritiers de Me
Quentin Maucorps, d’autre côté les héritiers Jean Guillouet.
La seconde butte d’un bout le dit chemin de Vire, d’autre
bout Michel Cailly à cause de sa femme, d’un côté les dits
acquéreurs, d’autre côté les dits héritiers Me Quentin
Maucorps. Les dites portions sises et situées au village et
terroir de Noron ou aux environs, tenues de la
sieurie de la Rochelle de Bernières, et est tout ce qu’il en
peut compéter et appartenir en la dite pièce pour d’icelle
jouir avec tous les droits et libertés et dignités à icelle
terre appartenant. Et entreront les dits acquéreurs en
possession de la dite terre à la Saint Jean prochaine, en un
an duquel jour les dits acquéreurs recueilleront les prix du
bail fait par le dit vendeur à Collas de la Rocque de deux
verges de terre seulement au cas que les dits acquéreurs en
soient remboursés, leur argent leur vaudra comme constitué
en rente à cause de la non jouissance, et fut la présente
vente faite par le prix et somme de 70 livres tournois, avec
la somme de 10 livres pour vin. Le tout franc et quitte dans
les mains du dit vendeur, duquel principal et vin ledit
vendeur fut content et bien payé en or, argent de présent
ayant cours et l’a.. du roi devant les dits tabellions du
dit Tinchebray. Le tout en la présence de Me Pierre
Bonnesœur, prêtre et fils du dit vendeur, qui n’y eut voulu
consentir sinon pour subvenir à la maladie et vieillesse du
dit son père, et Me Laurent Cailly, et Michel Heudes fils
Jacques, témoins. Signé: le merc dudit Bertrand Guillouet,
le merc dudit Bonnesœur vendeur, le merc dudit Damien
Guillouet, Bonnesœur, Cailly, Heudes, Duport, Fourmentier. 1641 Actes
passés au tabellionage de Tinchebray (l’orthographe des noms
propres est celle d’origine): Le 7 juillet 1641, Robert Godouet
vend à Robert de la Roque une portion de terre à prendre
dans une pièce nommée le Clos Gressillon, sise à Noron.
Elle jouxte des deux côtés le dit de la Roque, d’un bout le
dit Godouet et Quentin Lebarbey, et de l’autre bout le
chemin tendant du moulin de Noron à la Chaussée de
Frébout. Prix: 35 livres tournois en prix principal et 6
livres tournois pour vin. Témoins: Jehan de Crouen, sieur de
Carsel, et Charles Queruel fils Thomas, tous deux de
Bernières. Le 26 septembre 1641, un acte nous
apprend que les héritiers de Jean Guillouet Noron
avaient des terres au proche village de la Roquette. Le 21 novembre 1641, Jullien
Godouet, de Bernières, loue pour 7 ans à Michel Taffley fils
feu Jean, de Noron, une pièce de terre labourable nommée le
Castellier, sise à Noron, moyennant 6 livres
tournois par an et 35 sols tournois pour le vin. Le dit
Taffley n’abattra aucun bois de dessus la dite terre et ne
coupera de branche sans l’accord du dit bailleur. Témoins:
Guillaume Dumont, prêtre, Jacques Vallée Vallerye et David
Heudes Pillière. 1646-1653 Un aveu a été rendu de la masure
Pageot le 13 juillet 1646 à Julien de la Roque, seigneur de
Bernières, par Charles Boyvin, sieur de Noron. Il en
était alors l’aîné. Le 20 novembre 1653, devant les
tabellions de Tinchebray, il vendit la ferme de Noron
aux religieux de l’abbaye de Belle-Etoile pour 10400 livres
tournois en prix principal et 500 pour vin. Cependant, le 16
mars 1654, toujours devant les tabellions de Tinchebray,
ceux-ci remirent à droit féodal la plupart de ces terres à
Georges de la Roque, seigneur de la Rochelle, fils du
seigneur de Bernières. Elles appartenaient encore au
seigneur de Bernières en 1761. 1661
En
1661 eut lieu la fondation par Me Nicolas Guillouet, prêtre,
d’une chapelle en l’honneur de la Sainte Vierge et de Sainte
Anne, au village des Genêtés en la paroisse
Saint-Pierre-de-Tinchebray. L’acte fut passé devant François
Fouray, tabellion royal à Tinchebray, et Christophe Besnard
pris pour adjoint, le dernier jour de mars 1661 à
Tinchebray. Le voici tel qu’il est rapporté dans Tinchebray
et sa région au Bocage normand, de l’abbé Dumaine, tome I,
p. 341 à 343: "Maître
Nicolas Guillouet, prêtre, curé de Fresné-le-Vieil,
considérant qu’il n’y a rien de plus certain que la mort et
plus incertain que l’heure d’icelle, et appréhendant d’en
être surpris et de ne pouvoir disposer de ses biens, attendu
qu’il est âgé de soixante-cinq ans, toutefois sain d’esprit
et d’entendement, étant ému de dévotion et charité, a pour
lui et ses héritiers donné et aumôné en pur don et aumône à
une chapelle, qu’il prétend, moyennant l’aide de Dieu, faire
bâtir par la permission de Monseigneur l’Evêque de Bayeux,
ou de messieurs ses vicaires généraux, sur une pièce de
terre nommée la Christinne, située au village et
territoire des Genêtés, en la paroisse Saint-Pierre de
Tinchebray, sous le titre et invocation de la bienheureuse
Vierge Mère de Dieu, et de Madame Sainte-Anne, mère de la
Sainte-Vierge, divers héritages, dont vient ensuite le
détail. Pour
cela, il donnait le lieu de la Guilloutière, consistant en
vingt pièces de terre s’entretenant les unes les autres, sur
lesquelles il y avait trois maisons, l’une servant de salle,
grange et étable, la deuxième ayant salle, chambre, grenier
et étable, et la troisième composée simplement d’une grange
et d’une étable, le tout contenant ensemble vingt-et-une
acres de terre environ. Il y ajoutait le lieu et métairie
des Chesnées, situés au village de Noron, en la
paroisse de Bernières, consistant pareillement en maisons,
prés, jardins, terres labourables et non labourables,
contenant environ treize acres de terre. Tous ces héritages
étaient mouvants des fiefs de la Rochelle de Bernières et de
la Rochelle de Lambosne, et demeuraient sujets à payer les
rentes seigneuriales à ces sieuries, tout ainsi que les
héritages de la Guilloutière aux sieuries d’Anfernel et de
Guienne, avec la comparence aux plaids et gages-plèges de
ces fiefs. Le tout pouvait rapporter deux cents livres par
an, que le fondateur destinait à l’entretien de cette
chapelle, ce qu’il faisait pour la gloire de Dieu, et pour
donner aux personnes d’âge et infirmes la facilité
d’entendre la messe et de faire leur salut. Il s’obligeait
en outre à faire établir un clocher à cette chapelle, avec
une cloche, pour avertir le peuple d’aller assister au
service divin; puis à fournir des ornements, linges et
tableaux pour sa décoration. Le
chapelain
devait être présenté pour ce
bénéfice par le donateur, et après son
décès par Me Jean Guillouet, sieur des
Genêtés, avocat au siège et châtellenie de
Tinchebray, son neveu ou ses héritiers, le côté
paternel préférant le maternel. C’était
à la charge pour le chapelain d’inhumer le donateur dans
cette chapelle, suivant l’autorisation qu’il en avait
obtenue de Monseigneur de Bayeux, et d’y célébrer
la sainte messe tous les dimanches et fêtes de
l’année, ainsi que tous les lundis et samedis de chaque
semaine, à l’intention du donateur, de ses parents et amis
vivants et trépassés à perpétuité.
Il y avait aussi cette clause, c’est qu’au
décès du chapelain, s’il se trouvait
quelqu’un de la famille du donateur qui voulût se
promouvoir aux saints ordres, il pourrait posséder cette
chapelle avec ses revenus, sous simple tonsure à
l’âge de douze ans, pourvu qu’il fit dire la messe
aux jours marqués pendant le temps de ses études, et en
attendant qu’il pût la dire lui-même en son an
d’âge, y faisant faire les catéchismes lorsque le
service de l’église paroissiale ne se fait pas. Le
fondateur en effet ne prétendait nullement se dégager de
l’assistance qu’il devait à cette église, ni
faire aucunes fonctions qui pussent préjudicier aux droits
du
curé de St-Pierre. D’ailleurs la requête
présentée à ce sujet à
l’Evêché de Bayeux était munie de la
signature de Me Fortin, curé du lieu". 1689 En
décembre 1689, on comptait 252 feux imposables à la taille à
Bernières. Les deux seuls foyers Fresné à cette date sont: -
La
veuve de Michel Fresné et son fils Jean, marchand. -
Jean
Fresné et son fils Jean, journalier. 1698-1714 Actes
passés au tabellionage de Tinchebray (l’orthographe des noms
propres est celle d’origine): Le
18 février 1698, Jean Fresnné fils feu David, de
Bernières, reconnaît avoir reçu 40 livres de Jullien
Maucorps fils feu Robert, de la même paroisse. Cette somme
correspond au corps principal de 40 sols tournois de rente
foncière que le dit Maucorps devait annuellement au dit Fresnné,
par contrat de fieffe passé devant Charles Besnard et Jean
Bapt(ist)e Marie, tabellions à Tinchebray. Témoins: Jullien
Dumont et Jacque Godouet. Signé: le merc du dit Jean
Fresnné, J. Maucorps, J. Dumont, J. Godouet, J. Lemansel, JB
Marie tab. ad. ********** Le
4 décembre 1698, à Noron, Marie Eude, veuve de
Michel Fresné et tutrice de leurs enfants, et Jean Fresné
son fils, de Bernières, reconnaissent un formulaire de 4
lots du 7 février 1696, faits par eux pour Jullien, Charles
et Jean Fresné, autres fils du défunt et de la dite
tutrice. La choisie des lots, estimés à mille livres au
total, a eu lieu le 12 février 1696. Témoins: Robert
Delalande et Jullien Maucorps, de Bernières. Signé: le merc
du dit Jean Fresné, le merc de la dite Marie Eudes, J.
Fresné, R. Delalande, J. Maucorps, J. Lemansel tab., JB
Marie tab. ad. Les
originaux mentionnés sont ensuite joints à cet acte, mais
sont difficiles à lire. Une phrase mentionne les lots
faits entre Michel, Jean, David et Julien Frayné,
très certainement les 4 frères de la génération
précédente. ********** Le
29 janvier 1699, teneur de 3 lots d’héritages que fait
Thomase Jean, fille de feu Michel Jean et Jenne Taflé, veuve
de Jacques Eude, de Bernières. Ces héritages proviennent de
la succession de la dite Jenne Taflé, se consistant en deux
pièces et portions de terre labourable, situées au terroir
de Noron, paroisse de Bernières. Ces lots doivent
être choisis par Jacque Le Conte, ayant épousé Ellainne
Jean, et Jacque Lenoble ayant épousé Caterinne Jean, sœurs
aînées de la dite Thomase, et lui délaisser le non choix. Le
1er lot comprend le restant d’une pièce de terre
labourable nommée le Grand Catellier, après 1 vergée 5
perches prise pour le 2nd lot en leur vers soleil
couchant contre le dit 2nd lot le long de la dite
pièce qui jouxte d’un bout les héritiers de feu Me Jean
Guillouet, d’autre bout Denis Lemarchand et de côté la
ruette qui sert à faire valoir les terres des dits héritiers
de Me Jean Guillouet. Item la tierce partie de ce qu’il leur
appartient en une pièce de terre nommée la Longue vergée,
servant à faire valoir les terres du dit village de Noron. Le
2e lot comprend 1 vergée 5 perches de terre
labourable à prendre en une pièce de terre nommée le Grand
Catellier en leur vers soleil couchant, à prendre au long de la dite pièce, non compris la
haie qui fait séparation d’avec le dernier lot. Item le
restant d’une pièce de terre labourable nommée le Catellier
Godouet, jouxtant les héritiers de Me Jean Guillouet après 1
vergée 22 perches prises pour le dernier lot en la dite
pièce en leur vers viesiel jouxtant Denis Lemarchand, la
haie du bout faisant séparation entre le présent lot et le
dernier lot non comprise, laquelle demeure avec le dernier
lot. Item, la tierce partie de ce qu’il leur appartient en
une pièce de terre nommée la Longue vergée, servant à faire
valoir les terres du dit village de Noron. Le
3e lot comprend 1 vergée 22 perches à prendre en
une pièce de terre labourable nommée le Catellier Godouet en
leur vers viesiel, joignant Denis Lemarchand, la haie du
bout joignant la pièce du Grand Catellier du … compris du
présent. Item une portion de terre labourable à prendre en
une plus grande pièce nommée le Chastellier, joignant d’un
côté le sieur curé de Rully, d’autre côté la dite pièce du
Castellier Godouet, la haie faisant séparation d’avec le
Chastellier Godouet et la dite portion de terre comprise du
présent lot, avec réparation sur le 2nd lot.
Item, la tierce partie de ce qu’il leur appartient en une
pièce de terre nommée la Longue verge, servant à faire
valoir les terres du dit village de Noron. Témoins:
Jean Le Roy, de Viessoix, et Jullien Maucorps, de Bernières.
Signé: J. Maucorps, le merc de la dite Thomase Jean, J. Le
Roy. Le
9 mai 1699, cet acte est reconnu au tabellionage par Jacque
Le Conte, de St-Quentin, et Jacque Lenoble, de Bernières.
Cependant, en fonction de leurs remarques, la dite Thomase
Jean effectue les modifications suivantes: il sera pris sur
le 1er lot 15 perches de terre au long de la dite
pièce du Castellier pour le 2nd lot. En outre, il
sera pris sur le 2nd lot au long du Chastellier
Godouet 25 perches de terre pour le dernier lot. Le dit Le
Conte, en sa qualité d’aîné, choisit alors le dernier lot,
le dit Lenoble choisit le 2nd lot, laissant le 1er
pour non choix à la dite Thomase Jean. Les dits lots sont
estimés 600 livres. Témoins: Guillaume Durant, de
St-Quentin, et Louis Denis, sieur de la Brière, de Rully.
Signé: le merc du dit Jacque Le Conte, le merc du dit Jacque
Lenoble, le merc de la dite Thomase Jean, Durant, Denis, JB
Marie tab. ad., J. Lemansel tab. ********** Le
24 août 1699, Jean Maucorps fils feu Robert, de Bernières,
loue pour 5 ans qui ont commencé à la Saint-Michel dernier,
à Jean Lemarchand de la Houellerie, de la dite paroisse, une
pièce de terre labourable nommée la Vallé, située au terroir
de Noron en la dite paroisse. Le preneur s’oblige à
payer chaque année l’acquit et décharge du bailleur à Pierre
Lemarchand fils Jean, frère du dit preneur, la somme de 11
livres payable en deux termes, à la Saint-Michel et au jour
Notre-Dame de mars. Témoins: Jacques et Charles Godouet, de
Bernières. Signé: le merc de Jean Lemarchand, J. Maucor,
Godouet, J. Godouet, JB Marie tab. ad., J. Lemansel tab. ********** Le
15 janvier 1701, Denis Lemarchand, marchand, fils de feu
Jacques, de Bernières, loue pour 3 ans à partir du jour
Notre-Dame de mars prochain, à Jullien Maucorps, boull.,
fils feu Robert, de la dite paroisse, une portion de terre
en pré à prendre en un pré nommé le Praye de la Mare, situé
au village de Noron et que le preneur dit bien
connaître. Prix: 12 livres tournois par an. Le bailleur
reconnaît avoir reçu le terme de la première année. Les deux
années restantes seront payables au jour Saint-Michel.
Témoins: Martin Letainturier et Pierre Vionne. Signé: D.
Lemarchand, M. Letainturyer, J. Maucorps, P. Vionne, JB
Marie tab. ad., J. Lemansel tab. ********** Le
5 août 1701 à Noron, Jullienne Lebarbé fille feu
Quentin, de Bernières, au lit malade mais saine d’esprit et
d’entendement, baille en fieffe annuelle et perpétuelle à
Charles Guillouet fils feu Damien de la dite paroisse, son
beau-frère, la moitié d’une maison servant à chambre, cave,
étable et superficie de dessus, le bout vers soleil levant
servant à chambre et cave avec 12 perches de terre environ
en jardin à prendre devant, au bout et derrière la dite
maison, avec aussi une estre de maison montée sur pots (?)
où il y a quelques colombes, avec la moitié d’une petite
portion de terre labourable nommée les Pestis, partie à
travers le bout joignant les dites 12 perches de jardin. Le
tout jouxte Monsieur de la Rochelle, Richard de la Rocque,
Jullien Maucorps et le dit Guillouet preneur, à cause de sa
femme. Item,
une portion de terre labourable contenant 18 perches
environ, à prendre en une pièce de terre nommée le Clos de
bas en l’heur vers soleil couchant, joignant le dit sieur de
la Rochelle et le restant de la dite pièce. Item,
la moitié d’une pièce de terre labourable nommée le Champ de
l’épinne, l’heur vers soleil levant, qui jouxte le sieur
Guillouet, prêtre, Louis Bonseur à cause de sa femme, le
restant de la dite pièce et le chemin de Tinchebray à
Enfernel. Item, 8 perches de terre en pré à prendre en une
plus grande pièce nommée le Prés des Maré (?), qui jouxte
Charles Lemansel … clos à l’orge … avec aussi 8 perches de
terre labourable à prendre dans le milieu d’icelui. Tout
ceci compose le lot de la dite Lebarbé obtenu suite au
partage fait avec ses sœurs. Le
dit Guillouet preneur déclare bien connaître l’ensemble,
situé au village de Noron et aux environs. Prix: 100
sols tournois de rente foncière annuelle, premier terme de
ce jour. Le preneur devra les rentes et devoirs seigneuriaux
envers les seigneuries de la Hautte et la Basse Rochelle. En
cas que le dit preneur laisse tomber 3 années entières des
prix de la dite fieffe sans les payer, la dite Lebarbé
pourra en ce cas rentrer en possession des biens ci-dessus
après une simple sommation de paiement des dites 3 années.
Par conséquent, le bail précédent fait entre les parties sur
ces mêmes biens le 21 juillet 1698, devant les mêmes
tabellions, est nul. Témoins: Jullien Fresnné fils
feu Michel, et Pierre Lemasson fils Gille, de Bernières.
Signé: le merc du dit Charles Guillouet, le merc de la dite
Jullienne Lebarbé, P. Le Masson, J. Fresné, JB Marie tab.
ad., J. Lemansel tab. ********** Le
9 octobre 1701, Mre Jean Guillouet, prêtre, chapelain de la
chapelle des Genestés, loue pour 5 ans à Jean Maucorps fils
Robert, de Bernières, le lieu et terre des Chesnées, située
au village de Noron, comprenant notamment une
maison. Le dit Maucorps en jouit de présent. Prix: 70 livres
tournois par an, payables en 2 termes égaux, le premier à la
Saint-Michel et le second à la Notre-Dame en mars, plus 6
poulets et 2 chapons gras par an, les poulets devant être
livrés le jour de la Saint Jean-Baptiste et les chapons à
Noël, plus 40 sols pour le vin du présent acte. Témoins:
Charles et Quentin Le Prince. Signé: J. Guillouet, J.
Maucor, Q. Leprince, C. Leprince, JB Marie tab. ad., J.
Lemansel tab. ********** Le
12 décembre 1701, à Noron, Charles Fresné fils feu
Michel, de Bernières, étant au lit malade mais sain
d’esprit, cède tous les meubles lui appartenant suivant le
second de 4 lots faits entre lui et ses frères, à Jullien Fresné
son frère de la dite paroisse, présent et acceptant. Le dit
Jullien s’oblige en cas de décès du dit Charles de payer aux
sieurs curés et prêtre de Bernières la somme de 10 livres
pour prier Dieu pour le repos de son âme. En outre, le dit
Jullien devra payer immédiatement après le décès 18 livres à
leur soeur Jeanne Fresné, que le dit Charles donne
pour la récompenser des peines qu’elle a eues envers lui en
son infirmité et qu’elle a encore à présent. En cas que mort
n’arrive au dit Charles de maladie, le présent acte
demeurera nul. Le
dit jour 12 décembre 1701, le dit Charles Fresné
baille à son frère Jullien en fieffe annuelle une estre de
maison servant à grange et cave, avec la portion de jardin à
pommier de devant et derrière, ainsi qu’une portion de terre
en pré, le tout mentionné au second de 4 lots faits entre
lui et ses frères. Le dit Jullien connaît bien le tout,
situé au village de Noron, et l’accepte moyennant la
somme de 6 livres tournois de rente foncière annuelle,
premier terme de ce jour. Le preneur paiera cette somme
chaque année entre les mains de Marie Heude leur mère,
pendant sa vie durant en déduction de son douaire. Le
preneur sera ainsi sujet des rentes et devoirs seigneuriaux
envers la seigneurie de la Haute Rochelle. En cas que le
preneur en ... tomber 3 années entières du prix ci-dessus,
il consent qu’après une simple sommation de paiement à lui
faite par le bailleur, faute de paiement qu’il rentre en
propriété de la dite fieffe. Témoins: Jullien Maucorps et
Jean Gautier fils Estienne, tous deux de Bernières. Signé:
C. Fresné, J. Maucorps, J. Fresné, Jean Gautier, JB Marie
tab. ad., J. Lemansel tab. ********** Le
5 février 1702, Jean Guillouet fils Pierre, de la paroisse
de Pierres, et François de la Rocque, de Bernières,
reconnaissent le contrat suivant, en présence de Louis
Bonseur et Jean Cailly, de Bernières. Par contrat du 20
avril 1701, Pierre Guillouet, de Pierres, reconnaît avoir
loué pour 5 ans à partir du jour Notre-Dame de mars dernier,
à François de la Rocque fils Louis, de Bernières, tout ce
qui lui appartient au village et terroir de Noron et
aux environs, avec 3 perches de jardin planté en pommiers et
poiriers, acheté par le bailleur au dit Louis de la Rocque,
père du preneur. Prix: 25 livres tournois par an, en 2
termes égaux payables à la Saint-Michel et à la Marchesse,
plus 20 sous pour le vin du présent acte. Témoins: Jean
Aubert et Jean All…, de Pierres. Signé: P. Guillouet, la
marque du dit François de la Rocque, Jean Aubert, J. All… ********** Le
16 février 1702, Mre Jean Guillouet, prêtre, chapelain de la
chapelle des Genestés, fils de feu Mre Jean Guillouet, sieur
des Vallées, avocat, de Saint-Pierre-de-Tinchebray, loue
pour 5 ans à Gilles Lemasson, de Bernières, à commencer du
25 mars prochain, le lieu, terre et ferme de Noron,
comportant notamment plusieurs maisons, comme en a joui et
jouit encore le dit preneur au droit du bail précédent.
Prix: 150 livres tournois par an, payables en 2 termes
égaux, à la Saint-Michel et à la Marseche, avec 4 chapons
gras à Noël et 6 poulets à la Saint-Jean. Témoins: Jean
Cailly et Charles Leprince, de Bernières. Signé: J.
Guillouet, le merq du dit Gilles Le Masson, JB Cailly, C.
Leprince, JB Marie tab. ad., J. Lemansel tab. ********** Le
17 avril 1703, Jean Maucorps fils feu Robert, de Bernières,
loue de ce jour jusqu’à la Saint-Michel prochain en
septembre, à Madellaine Cochet fille Gille, de Bernières,
une maison servant à salle, grange et étable, avec 8 perches
de terre à prendre dans le clos du bout du plant contre la
maison qui est au bas du dit plant pour faire un jardin à
herbe, la dite maison ci dessus étant au haut du dit plant
proche le carrefour du chemin de Vire, le tout situé au
village de Noron en la dite paroisse. Loyer: 30
sols, payables à la fin du présent bail. Témoins: Thomas
Basin et Jean Cailly, de Bernières. Signé: J. Maucor, le
merc de la dite Madellaine Cochet, Th. Basin, J. Cailly, JB
Marie tab. ad., J. Lemansel tab. ********** Le
19 avril 1703, Jean Fresné fils feu Michel, de
Bernières, écolier, loue pour 5 ans à partir du 25 mars
prochain, à Jullien Maucorps fils feu Robert, de Bernières,
une pièce de terre labourable nommée le Clos Sirot, sise au
village de Noron
à Bernières. Le preneur déclare bien
connaître cette pièce de terre pour en avoir
déjà joui. Le prix de cette location est de 25 livres
tournois pour les 5 ans, somme que le bailleur reconnaît
avoir
reçue du preneur. Ce bail a été
présenté à Marie Heude, mère du bailleur,
à Jullien et Charles Fresné ses frères, qui
cautionnent le bailleur à cause de son bas âge. Témoins:
Louis Postel et Louis Aubrée, de Bernières. Signé: J.
Fresné, J. Maucorps, le merc de la dite Marie Heudes, J.
Fresné, Aubrée, Postel, JB Marie tab., J. Lemansel tab. ********** Le
28 février 1704, inventaire par Jullien Lemansel, tabellion
royal en la châtellenie de Tinchebray, des biens de feu
Charles Cailly, au village de Noron, paroisse de
Bernières, en la maison où il faisait sa résidence.
L’inventaire a été réalisé à la requête de Madelainne
Besnard sa veuve, établie tutrice des enfants mineurs du dit
défunt et d’elle par délibération de leurs parents passée
devant le dit Lemansel et Michel Leliepvre, tabellions à
Tinchebray, le 14 de ce mois. Cet inventaire a été réalisé
de 10 heures du matin environ à 7 heures de relevée, en
présence de Pierre Cailly, tuteur particulier des enfants
mineurs du défunt, Jean Cailly fils Jean, et Jullien Fresné,
parents paternels, et Gilles et Michel Besnard père et fils,
Mre Jouachin Le Bourguignon, sieur des Masures, et Jacque
Anfray, parents maternels. Dans
une estre de maison servant à salle où le dit défunt faisait
sa résidence: -
L’habit
du défunt, se consistant en un vieux justaucorps de
tirtainne, un pourpoint ou veste aussi de tirtainne, le
tout brun, haut de chausse et causons de toile, des bas de
chausse de tirtainne blanche et de vieilles galoches en
forme de souliers dont le dessous est en bois, un vieux
chapeau et un bonnet de nuit de laine, le tout estimé à 60
sols. -
Une
grande couche de plusieurs sortes de bois, dans laquelle
se trouve une couette, un traversier, 2 oreillers dans
lesquels il y a de la plume, 2 draps et une castelogne de
laine blanche, et sur la dite couche une natte de paille
autour d’icelle 2 morceaux de courtinne … rideaux, le tout
estimé à 15 livres. -
Une
mée ou pestry d’un morceau de bois de chêne, un petit
coffre de bois de menuiserie fermant à clef de contenance
environ 3 boisseaux, contenant les lettres et écritures du
défunt, et un peu de linge servant à l’usage des dits
mineurs, le tout estimé à 100 sols. -
Une
table de bois de chêne en 3 morceaux, sur 4 pieds, un
métier propre à faire de la toile, dans lequel il y a environ 15 aunes de toile de
pied de chambre, laquelle toile appartient à Isabeau
Lefebvre, mère du dit défunt, le tout estimé à 10 livres. -
Un
petit moulin de cariau propre à moudre du sarrasin, monté
sur un fourche de bois, un petit coffre non fermant à
clef, de bois de menuiserie, de contenance environ un
boisseau et dans lequel se trouve un boisseau de chanvre,
le tout estimé à 4 livres. -
Une
poêle pesant 3 à 4 livres, un petit chaudron de contenance
environ 5 à 6 pots, le tout d’airain, 3 petites écuelles,
3 petites assiettes et un moyen plat, le tout d’étain
commun, l’ensemble estimé à 9 livres. -
2
petites haches à main, un croq, une four…, un truble, une
broche, le tout de fer, l’ensemble estimé à 40 sols. Ce
sont tous les meubles que les dits tutrice et parents ont
déclaré appartenir au défunt étant dans la salle, le surplus
appartenant à la dite Lefebvre. Sur le grenier de dessus la
dite salle, il a été déclaré que la paille et le foin y
étant appartiennent aussi à la dite Febvre. Dans
une estre de maison servant à étable, attenante à la maison
où est la dite salle appartenant au dit tuteur particulier,
s’est trouvé 2 vaches, un génisson d’un an, et une bête à
laine, le tout estimé à 38 livres. Dans
une autre estre de maison appropriée à cave, s’est trouvé
une petite cavale de poil rouge et son poulain, 2 vaches et
un veau de lait de poil rouge, le tout estimé à 36 livres.
Item 2 fûts de tonneaux et un de pipe, l’un des dits
tonneaux appartenant à la dite Lefebvre. Dans l’autre
tonneau et la pipe, il y a encore quelque boisson, avec un
petit banneau sans timon ni roue, avec aussi une petite cuve
à lessive, et un autre fût de pipe en dehors de la maison,
le tout estimé à 15 livres. Dans la chambre de dessus la
dite cave s’est trouvé un grand coffre de bois de chêne à
menuiserie fermant à clef une douzaine de serviettes en
pièce de toile de chambre, avec aussi 10 autres serviettes
dont 4 … et les 6 autres demeurées à la dite tutrice pour
son service et celui des dits mineurs, du consentement des
dits tuteur particulier et parents, avec 6 grosses vieilles
chemises, 6 collets et 4 mouchoirs de poche, le tout ayant
servi à l’usage du dit défunt, 6 draps de lit à moitié usés,
deux toiles ou nappes de toile, l’une d’environ 3 aunes,
l’autre de 2, ainsi que les habits en linge servant à
l’usage de la dite tutrice, non compris dans la présente
estimation, le tout évalué à 15 livres. Item un vieux fût de
pipe défoncé par un bout contenant environ 8 boisseaux
d’avoine et une binne de paille dans laquelle il y a environ
3 boisseaux de sarrasin, laquelle avoine a été délaissée à
la dite tutrice pour ensemencer ses héritages, et le dit
sarrasin pour nourrir ses mineurs, le tout estimé 30 sols.
Sur le grenier de dessus la dite chambre, il s’est trouvé
environ 2 charretées de foin qui ont été délaissés à la dite
veuve pour nourrir ses bestiaux. Ce foin n’a pas été estimé,
toutefois elle devra en tenir compte à ses dits mineurs de
la valeur de ce qui leur en pourrait appartenir au cas où
elle serait obligée de faire lots et partages avec eux. Répertoire
des lettres et écritures du défunt: -
Le
contrat de mariage en parchemin d’entre le défunt et la
dite tutrice, passé devant Jean Radiguel et Jacque Durand,
tabellions en ce lieu, le 28 septembre 1689. -
Un
contrat de vente d’héritage en parchemin fait par Jean Fresné
fils David au profit du dit défunt, passé devant les dits
Radiguel et Durand tabellions, le 19 juillet 1693. -
Un
contrat en parchemin fait par le dit Jean Fresné
au profit du dit défunt, passé devant Jean Allan et son
adjoint, notaires en la viconté de Vire, le 22 mars 1694. -
Un
extrait en papier délivré au dit défunt par Jean Radiguel
d’un contrat de vente d’héritage fait par Jean Fresné
au profit de Jean Fresné son oncle, passé devant
les dits Radiguel et Jacque Durand, le 25 mai 1692. -
Un
extrait en papier de remise fait par Michel Brunet à Jean
Fresné fils David, passé devant Jean Radiguel le 5
octobre 1691. -
Un
contrat en papier de vente de conditions de vente
d’héritage passé devant Charles Besnard et Robert Barbé,
tabellions en ce lieu, le 5 avril 1694. -
Un
ramortissement en parchemin de 100 livres de principal
constitué en rente hypothéquée fait par Jacque Lemansel au
profit du dit défunt, passé devant nous susdit tabellion
et Jean-Bap(tis)te Marie, avec le contrat
en parchemin de constitution de la dite rente,
passé devant Ybert et Hallé, tabellions en ce lieu, le 10
janvier 1667, par reconnaissance du fait de Jullien Cailly
… au profit de Jenne Lemansel avec le transport de la dite
rente fait par Jacque Queruel au profit du dit Jacque
Lemansel passé devant Robert Barbé, tabellion en ce lieu,
et son adjoint, le 12 janvier 1682. -
Un
extrait en papier de contrat de fieffe fait par Jean Fresné
fils David à Jullien Maucorps, délivré au dit défunt,
passé devant Charles Besnard et Jean Bap(tis)te Marie,
tabellions en ce lieu, le 12 décembre 1695. -
Un
contrat de vente de condition en papier faite par Jean Fresné
au dit défunt, passé devant Charles Besnard et son adjoint
le 5 avril 1694. -
Un
accord de procès sous fait privé entre Jullien Maucorps et
le défunt, le 23 avril 1700. -
Un
contrat de vente d’héritage en parchemin, fait par Jacque
Collet au profit de Guill(aume) Rebullet, passé devant
Jean de la Rocque et Robert Deslandes, tabellions en ce
lieu, le 7 décembre 1611, avec le contrat de mariage en
papier d’entre Noël Lechat et Anne Rebullet, passé devant
le dit Jean Radiguel, notaire, le 24 avril 1696, avec 5
autres pièces en papier. -
Une
indemnité en papier sous fait privé, fait par Jean Cailly
au profit du dit défunt le 26 décembre dernier. -
Un
accord sous fait privé, fait entre Jean Cailly et le dit
défunt en date du 17 janvier 1696, lequel est endossé de
40 sols. -
Un
accord en papier sous fait privé entre Isabeau Lefebvre,
Jean Cailly, Pierre Cailly et le dit défunt en date du 6
février 1686. -
Un
contrat en parchemin de vente d’héritage fait par Jean Fresné
au profit du dit défunt, passé devant Charles Besnard et
Jean Bap(tis)te Marie, tabellions en ce lieu, le 29
janvier 1696, avec 3 pièces en papier dont une copie de
contrat et écrit de procès. -
4
quittances de plusieurs dates: 2 de Jean Lepetit, la 3e
de Mre Robert Germain, prêtre, curé de Bernières, et la 4e
de Louise Lepetit, femme de Richard Cailon. N’ont
pas été répertoriés les biens trop vétustes et de peu de
valeur. Témoins: Denis et Jacque Lemarchand, oncle et neveu,
de Bernières. La
dite tutrice quitte le dit Pierre Cailly de l’estimation de
chevaux et autres meubles mentionnés … l’accord susdit du 6
février 1686, ainsi que de 60 sols pour l’occupation que le
dit défunt souffrait de ce que la dite Lefebvre résidait en
sa maison jusqu’à ce jour. Le dit Pierre Cailly quitte la
dite tutrice et ses mineurs du prix d’un ramortissement par
lui fait à feu André Patry. Signé:
la marque de la dite Madelainne Besnard, la marque du dit
Jean Cailly, Cailly, J. Fresné, Besnard, Lebourguignon, G.
Besnard, J. Anfray, D. Lemarchand, J. Lemarchand, M.
Leliepvre, J. Lemansel tab. ********** Le 14 mai 1714 à Tinchebray, Mre
Charle Guillouet, sieur de la Guionnière, de la paroisse de
Saint-Jean-des-Bois, passe acquit, amortissement et
franchissement au bénéfice de Jullien Fresné fils
Michel, de Bernières, de la somme de 100 livres constitués
au denier 14 par Marguerin Fresné et Marin Quéruel
au profit de Mre Nicolas Guillouet, prêtre, curé de
Fresné-le-Viel, selon le contrat passé devant Emond Godier
et Jean Lefourmentier, tabellions, le 21 octobre 1649, et
reconnu devant Radiguel et Durant, tabellions, le 23 juin
1680. Fait moyennant la somme de 100
livres, payée par le dit Jullien Fresné au dit Sr
Guillouet. Le dit Jullien Fresné reconnaît que cette
somme lui a été fournie par Mre Jean Fresné, prêtre,
son frère. Témoins: Jullien Prunier et Omer Leprince, de
Bernières. 1796 Un texte du virois Richard Séguin
(1772-1847) décrit un fait qui se déroula pendant la
Révolution à Noron: Le 27 ventôse an IV (17 mars 1796),
le général de Frotté, à la tête de ses colonnes, s’avança
sur Bernières-le-Patry; il arriva au moment où des
territoriaux indisciplinés se portaient à des excès affreux:
linges, hardes, meubles, habits, miroirs, lard, graisse,
beurre, volailles, tout était la proie du soldat insatiable
de pillage, surtout chez les royalistes et les parents des
chouans, à qui ils ne laissaient que les yeux pour pleurer.
A peine l’armée catholique royale, qui était à peu de
distance, au hameau de Noron, apprend-elle auprès du château d’Enfernel, qu’on
traite ainsi ses parents, ses partisans, que le désir de les
venger anime les chouans d’une sorte de fureur. Parmi ceux
de la colonne de Tallevende, on remarquait alors les
officiers Morcel et Pelvé. Ils s’avançent sans bruit, montent
sur les hauteurs de Belle-Fontaine, tombent sur les
pillards. Ceux-ci attaqués, se cachent derrière des fossés,
des haies et des genêts, tâchant de se rallier et de se
défendre; mais les chouans que rien ne peut arrêter,
s’avancent intrépidement au travers du feu que les
territoriaux désespérés leur prodiguent, et les entourent de
toutes parts. Ceux-ci effrayés jettent leurs armes et
valises, et prennent la fuite dans le plus grand désordre. A
peine leur capitaine, qui était un prêtre constitutionnel
nommé Cuiret, a-t-il fait 200 pas, qu’il tombe criblé de
balles qui l’étendent mort sur la place, avec 16 des siens. On assurait qu’il avait péri près
de 30 républicains, et les paysans pillés recouvrirent leurs
effets volés. On trouva des armes sur le champ de bataille,
et la carabine du commandant. Les colonnes du comte de Ruays
poursuivirent les restes des territoriaux jusqu’au carrefour
de la Petite-Sauvegarde, et bien avant dans Truttemer, où
ils écrasèrent encore plusieurs républicains à Carpiquet, ce
qui leur porta la terreur dans l’âme. Plusieurs territoriaux
de Paris, blessés grièvement, moururent dans de cruelles
douleurs. Ceux des territoriaux qui purent s’échapper, s’en
revinrent à Vire les uns après les autres, se trouvant plus
heureux d’avoir sauvé leur vie que fâchés d’avoir perdu leur
butin. Ils s’étaient rendus si odieux par leurs brigandages,
que les républicains eux-mêmes applaudissaient à leur
défaite, car en général, toutes les compagnies fédérées et
territoriales étaient devenues le fléau du pays. Le chevalier de Latour, chef des
royalistes, qui était à ce combat, assurait que les
habitants de Bernières et de Truttemer, saisis d’admiration
et pénétrés de reconnaissance en recouvrant leurs effets,
levaient les mains vers le ciel et bénissaient la
Providence, en marquant toute leur gratitude aux royalistes
qu’ils regardaient comme leurs libérateurs. A la nouvelle de cette déroute, une
seconde colonne de fédérés et de gardes nationaux sortit de
Vire pour marcher sur Vassy et tâcher de couper la retraite
aux chouans. Elle y arriva fort tard, et n’ayant pu se faire
ouvrir les maisons, logea dans l’église. Le lendemain, elle
continua sa marche sur la Roque, Saint-Jean-le-Blanc, le
Plessis-Grimoult, Campandré, Roucamps, la Ferrière et Aunay,
et elle ne rentra à Vire que chargée de butin de toute
espèce, mais sans avoir rencontré l’ennemi. Il est à noter qu’à Bellefontaine,
en direction de la Roquette, se trouve une pièce de terre
toujours surnommée “Le Cimetière des Chouans”. 1820
│
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En 1820, Julien Hamel, né à
Tinchebray, épouse Julie Louise Françoise Frêné
(1801-1879). Les biens de la famille Frêné passèrent
ainsi dans la famille Hamel, qui les possède encore en 2004.
Les Frêné
semblent s’être éteints à Bernières au
XIXème siècle. En 1894, le garde-champêtre se
serait appelé André Frêné. 1826 C’est à cette date que fut élaboré
le premier cadastre de la commune de Bernières-le-Patry. Il existait un calvaire à Noron,
au bord du chemin de Tinchebray aujourd’hui disparu. Détruit
avant 1826 et peut-être à la Révolution, il n’en reste plus
qu’un champ dit “Le champ de la Croix” et un bras droit de
Christ en terre cuite découvert le 29 avril 1996 par mon
épouse Aurélie Chaventré, sur lequel on lit les lettres CO. Pierre Gerbold Frêné
(1772-1845) était cultivateur au hameau de Noron
(sections A et E). Ses propriétés, d'après le cadastre de
1826, étaient les suivantes:
Le bief où passait autrefois la
Diane existe encore et porte aujourd’hui le nom de Ruisseau
de la Digue. Noron était autrefois un village
important, car il s’étendait jusqu’au Hamel Collet,
également appelé Petit Noron. Entre ces deux
villages se trouve maintenant le lieu-dit “Le Moulin de Noron”. En 1826, on y trouvait 2 moulins à
blé, tous deux de première classe et valant chacun 50
Francs. Ils appartenaient alors à Jacques Dumont, meunier,
et portaient les numéros A 225 et A 228 sur le cadastre de
cette année-là. Après 1840, Adrien Desmares y
possédait au moins un moulin, et il n’en restait plus qu’un
au début du XXe siècle. Il appartenait à un certain Roy dans
les années 20, et celui-ci le céda à un Leboucher, lequel le
transmit à son tour à son fils Georges. Dans les années
1950, on venait encore moudre son grain chez lui. C’était
alors tout un travail que de faire fonctionner ce moulin!
Chaque matin, Georges Leboucher allait à la mare de Noron
lever la vanne de retenue, ce qui lui donnait une courte
autonomie d’une heure ou deux pour son moulin. Il fallait
ensuite remettre cette vanne et attendre que la mare se
remplisse à nouveau de manière suffisante. Ce moulin est
aujourd’hui transformé en maison d’habitation. 1834 L’ancienne maison des consorts
Seguin, située à Noron et inhabitée depuis 1962 et
dont l’un des derniers propriétaires occupants fut Alexandre
Buot, portait sur la sablière de devant l’inscription 1834,
année de sa construction. Cette maison a été restaurée de
fond en comble en 2003. 1930 A
cette époque, les commerces n’étaient pas tous installés
dans le bourg. On trouvait ainsi au village de Noron
un maréchal-ferrant, une auberge et l’épicerie Gascoin. Mon
grand-père Pierre Hamel avait vu début XXème les restes d’un
hôtel le long de l’ancienne route de Montsecret à Vire, dite
d’Ambrières à Cherbourg. Cette route est aujourd’hui un
simple chemin de terre menant aux terres de Noron. 1963 La commune de Bernières-le-Patry
est arrosée par la Diane, une rivière
longue d’environ 15 km. Elle prend sa source au village de
la Guilloutière (autrefois Guillouetière), près de Dienne, à
Truttemer-le-Grand, et se jette dans le Noireau à la limite
des communes de Montsecret et de Saint-Pierre-d’Entremont
(Orne). Selon les communes traversées, la Diane devient la
Dienne, puis, au sortir de Bernières, la Guyanne ou encore
la Guyenne. D’après Lesmasures, cette rivière que les
Gaulois auraient appelé Pirou fut dénommée Diane par les
Romains, en l’honneur de la déesse du même nom. Il pense
qu’elle était vénérée et que l’on devrait donc trouver des
pièces de monnaie romaines à sa source, comme ce fut le cas
pour le Noireau. En outre, il subodore l’existence d’un
temple romain bâti près de la source, en l’honneur de cette
rivière divinisée, d’après la présence de gros blocs de
quartz, dont certains sont taillés. Lesmasures voit également une
origine divine au nom du principal affluent de la Diane, la
Jouvine. D’après la mythologie, Jupiter, père de Diane,
avait donné à sa fille une compagne qu’il nomma Jouvence et
dont il fit la principale des Nymphes, autres siennes
créatures qu’il voulut pour escorte à sa fille Diane. La
légende dit que cette nymphe a été plus tard changée par lui
en fontaine. Lesmasures avait un réel talent de
poète. Il a rédigé trois poèmes sur la Diane, dont voici les
versions définitives réunies en un triptyque sur cette
rivière.
DIANE ET JOUVINE
Rivières Sacrées
LA NYMPHÉE
(Dienne - la Nymphée)
Visitant jadis les bois d’Enfernel
(Du nom des Enfers où chantait Orphée),
Jupiter voulut créer la nymphée
Qui serait par là son don paternel.
Et le bain jaillit, traditionnel,
Pour Diane un soir qui s’est échauffée
A courir la biche; et, plus loin, l’eau-fée,
La source qui rend son charme éternel.
La première source est là, sous un arbre;
Un temple y régna: beaux comme du marbre,
Ses gros blocs de quartz gisent dans les prés.
Le nom de Diane a pour gardienne
La tradition, fidèle à peu près:
Cet endroit s’appelle aujourd’hui Dienne.
LE BAIN DE DIANE
(Vaudienne)
Ruinez son autel, son temple en amont,
Rendez la déesse à tous étrangère:
Oublié sous l’aulne et sous la fougère,
Un mot redira plus loin son renom.
C’est qu’à Vaudienne (on le veuille
ou non),
Dans ce val boisé de Clairefougère,
Se baigna Diane, un soir bocagère:
Le vallon, depuis, a gardé son nom.
Et son ombre aussi, car on la devine,
Toujours aussi belle et pure et divine
Sur ces bords jadis lieux de son autel.
Jouvence y rejoint sa chère compagne
Pour lui garder jeune un corps immortel,
Et se dit Jouvine en cette campagne.
LE ROCHER D’ENDYMION
(Pellera, près Pont-Dienne)
Devers Pont-Dienne, on veut donc
casser
- Tel ce pont deux fois - le mont de Saint-Pierre
?!...
Même, on le concasse afin que sa pierre
Serve à des bétons ou pour encaisser.
Se voilant de brume en voyant baisser
Chaque jour ce roc dont elle était fière,
Que murmure alors Diane - rivière
Qui dans cet enfer ose encor passer ?
“Pauvre mont ! dit-elle, ô mont de Carie
Que l’on dynamite et que l’on charrie,
Te voilà qui pars sur un camion !
Et ton beau rocher qui bornait ma course
Et d’où l’on chassa mon Endymion,
Aura le destin du temple à ma source !... 2000 La
maison neuve de mes parents, Gaëtan et Nicole Hamel, porte
l’inscription 2000 sur une pierre de granit. Sources: Archives
départementales du Calvados: 1
E 18 pour les actes de 1576 et 1636. Tabellionage
de Vire pour l’acte de 1578. Tabellionage
pour le mariage de 1633. Tabellionage
de Tinchebray en 1641, 7 E. 2
C 2451 pour l’assiette à la taille de décembre 1689. Bibliothèque
municipale de Caen, Calvados: Ouvrages
de Lesmasures, 1963. Archives
départementales de l’Orne: Abbaye
de Cerisy-Belle-Etoile, H 201 & 371. Tabellionage
de Tinchebray, série 4 E 80. Archives
manuscrites du château de la Rochelle, Bernières-le-Patry. Tinchebray et sa région au bocage
normand, Abbé Dumaine, tome I, pages 6 à 8, et 341 à 343. Emmanuel Hamel |
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